NDLR: L’acheteur sera capable d’apporter des solutions innovantes de réductions de coûts et source de valeur ajoutée à son client interne/direction métier s’il est à même de comprendre les évolutions technologiques en cours notamment les tendances actuelles dans l’univers du stockage des données. Eh oui, avec la tendance grandissante de stockage des données sur le cloud, l’acheteur IT qui le veuille ou pas sera appelé à devenir un acheteur des services/prestations et de revoir plusieurs éléments clés du process achats (le sourcing, la tarification, la négociation, tous les enjeux de sécurité & contractuels…). 

par Jérôme Plantevin, Directeur TI, TC Média Affaires, Montréal, Canada.

 

Le DevOps et le cloud, cela vous parle? Pour ceux qui œuvrent dans le numérique et le web, vous devriez, car ce sont deux tendances lourdes qui révolutionnent en ce moment la façon de gérer les infrastructures IT et les équipes de développement.
Je vais donc tenter de retirer ma casquette de directeur TI et remettre celle qui fut la mienne à mes débuts professionnels, celle de journaliste techno en tentant d’être le plus pédagogique possible sans verser dans le jargon parfois barbant des professionnels de l’informatique. 

 

DevOps et cloudhosting, kesako !

Gare à ceux qui ignoreront ces deux termes barbares. Tremblez les néophytes du web (qui le seront un peu moins en lisant ces quelques lignes) ou encore les vieux de la vieille du pur logiciel en dur qui ne jurent que par le hardware, les grosses machines physiques et la pléthore d’employés allant de l’administrateur système (sysadmin) au responsable base de données (DBA), à l’architecte IT, analyste et consort. Ceux qui n’embarqueront pas dans le DevOps et le cloud disparaîtront et feront couler leur organisation avec eux.
Bon. Au-delà de cette petite envolée lyrique légèrement exagérée, présentons d’abord ces deux tendances lourdes intimement liées entre elles.

Le DevOps est une approche en matière de gestion d’infrastructure IT et développement numérique qui privilégie une étroite collaboration entre les équipes de développement (les développeurs) et les équipes d’exploitation : les fameux sysadmin et autres DBA. Mieux, cette approche pousse aujourd’hui bon nombre d’organisation à fusionner ces équipes en forçant les directeurs IT à transformer le rôle de leurs développeurs et leur confiant des tâches de sysadmin et de DBA qui eux malheureusement verront leurs postes abolis. L’inverse est plus rare. Des sysadmin ou des DBA ajoutant à leurs compétences celles de développeurs est moins commun, leurs métiers premiers étant plus spécialisés et moins ouverts à d’autres univers que pourraient l’être les développeurs souvent amenés à jongler avec différentes technologies, le PHP, le java, le .net, le CSS, le html5, etc, au gré des clients internes ou externes et autres responsables métier.

Auparavant, ces 2 mondes au sein de l’entreprise, les développeurs d’un côté, les sysadmin/dba de l’autre, étaient cloisonnés. Les systèmes, les serveurs, les bases de données étant la chasse gardée des uns tandis que le code constituait le pré carré des autres. Et bien sûr, quand cela allait mal ou tout s’écroulait, chacun renvoyait la responsabilité sur l’autre.

L’approche DevOps cherche avant tout à améliorer l’efficacité et la vélocité des changements au sein des départements IT (en réduisant les coûts IT au passage) tout comme la méthodologie Agile Scrum au niveau de la gestion et la livraison des projets.
L’approche DevOps ne pourrait pas aller bien loin si les outils en matière de gestion d’infrastructure IT et le numérique en particulier, pour ceux qui comme moi œuvrent dans le Web, n’avaient pas grandement évolué et qu’avait apparu le Cloud.

 

Le cloud, un anneau pour les gouverner tous

Mais qu’est-ce que le cloud? Avez-vous déjà entendu parler d’Amazon AWS ou encore de Microsoft Azure ou Google Cloud. Et bien ce sont les entités de trois des GAFAM qui offrent des services de cloud et qui dominent ce marché.
Et le cloud est loin d’être sorti de nulle part. Amazon a lancé son service Amazon Web Services (AWS) en 2006 pour se faire de l’argent en louant une partie de son immense infrastructure serveur utilisé pour opérer ses sites web de commerce électronique, qui au passage, font de Jeff Bezos, le fondateur et PDG d’Amazon l’homme le plus riche de la planète.

Le cloud, le cloud hosting, le cloud computing ou encore l’hébergement nuage ou infonuagique selon Wikipedia (j’avais la flemme d’écrire ma propre définition désolé) consiste :
 » à exploiter la puissance de calcul ou de stockage de serveurs informatiques distants par l’intermédiaire d’un réseau, généralement Internet. Les serveurs sont loués à la demande, le plus souvent par tranche d’utilisation, selon des critères techniques (puissance, bande passante, etc.), mais, également, au forfait. Le cloud computing se caractérise par sa grande souplesse : selon le niveau de compétence de l’utilisateur client, il est possible de gérer soi-même son serveur ou de se contenter d’utiliser des applicatifs distants en mode SaaS. Les principaux services proposés en cloud computing sont le SaaS (Software as a Service), le PaaS (Platform as a Service) et le IaaS (Infrastructure as a Service). En fonction du service, les systèmes d’exploitation, les logiciels d’infrastructure et les logiciels applicatifs seront de la responsabilité soit du fournisseur soit du client. Les grandes entreprises du secteur informatique se sont lancées dans le cloud computing et ont investi massivement pour offrir de la puissance de calcul et de stockage, ce qui constitue un important changement de paradigme des systèmes informatiques, jusque-là constitués de serveurs situés au sein même de l’entreprise.  »

Pour revenir à notre sujet, c’est la dernière phrase de cette longue définition qui importe. Auparavant, les sysadmin et autres DBA, architecte, etc.… géraient des parcs informatiques de serveurs (au sein même de l’entreprise, les fameuses salles climatisées qui font un boucan monstre, ou dans leurs racks dans des centres de données). Aujourd’hui, grâce aux acteurs majeurs du cloud, les DevOps ne gèrent pas les machines ou les serveurs, mais louent de l’espace virtuelle et de la puissance CPU (Central Processing Unit ou microprocesseur), ajoutent ou enlèvent en un claquement de doigts ces espaces de stockage ou ces CPU virtuels, pour héberger et faire tourner leurs applications web de déploiement de code, de monitoring du trafic, leurs logiciels « web based » et autres sites web. Etc…
Il suffit de construire l’architecture cloud avec le bon agencement de logiciels de déploiement, de monitoring, d’espace de stockage et de CPU et ensuite finis les mises à niveaux logiciels serveurs, les brèches de sécurité serveurs (hormis celles apportées par le code) et leurs colmatages, etc….Votre fournisseur cloud s’en charge.

Sur le papier, tout cela paraît merveilleux. Mais comme je suis justement en train d’opérer ces 2 transformations et tâter moi-même de la réalité, promis, si tout se passe bien, je vous ferais ici même dans quelques temps un retour d’expérience des choses à faire et à ne pas faire quand on embrasse le DevOps et le cloud.